samedi 31 janvier 2015

MIAM

ça c'est excellent ...
un plat de terroir
que j'ai dégusté ce soir !

vendredi 30 janvier 2015

jeudi 29 janvier 2015

L' Angle Alpha ...



... et le coaching ;-) 

AvR : Il y a un autre procédé qui à mon sens est très réussi et cette technique de . . comment nommer ça . . surimpression. Vous projetez des images sur un drap sur la scène, et y compris à un moment, vous projetez comme un transparent sur le visage d’une des actrices sur lequel vous dessinez. Donc on a l’impression que vous êtes en train de la maquiller, le texte raconte l’aliénation . . ( JB : par le coaching ) . . de cette personne, . . ( JB : le coaching en fait ) . . voilà . .

JB : C’est pour montrer comment le coaching est une technique d’intériorisation des contraintes extérieures. C’est le . . dans le texte de Frédéric, il explique comment les nouvelles stratégies du management consistant à développer du coaching, ça consiste à faire croire au travailleur que . . heu . . les désirs qu’on lui fait rentrer de force dans le crâne sont en en fait ses désirs propres, et que c’est bien lui qui s’épanouit, se réalise dans . . quand il réalise les objectifs de l’entreprise, l’augmentation du profit. Et donc, là effectivement, ce dispositif de projeter sur le visage de la comédienne au marqueur rouge, de lui refaire un visage, une espèce de masque de clown, de smiley sanguinolent, ça raconte bien que c’est de l’extérieur qui vient se coller sur le visage en faisant croire que c’est son visage à elle. mais personne n’est dupe et on voit bien que dans cette impression-là, ce qui se joue c’est une destruction de la figure. Son individu à elle est anéanti par cette violence, pénétration de force de la contrainte extérieure visant à lui faire croire que c’est une contrainte qui viendrait de l’intérieur.


mercredi 28 janvier 2015

MA BICHE

"Un paysan dans ton assiette,
te voilà bien dans tes baskets"

Voici une nouvelle adresse dans notre carnet des bonnes tables sympathiques
 où l'on se sent comme chez soi !



http://www.mabiche-restaurant.com/


mardi 27 janvier 2015

« Parce que c'était lui ; parce que c'était moi. »

Montaigne, Essais

Au demeurant, ce que nous appelons ordinairement amis et amitiés, ce ne sont qu'accointances et familiarités nouées par quelque occasion ou commodité, par le moyen de laquelle nos âmes s'entretiennent. En l'amitié de quoi je parle elles se mêlent et confondent l'une en l'autre, d'un mélange si universel, qu'elles effacent et ne retrouvent plus la couture qui les a jointes. Si on me presse de dire pourquoi je l'aimais, je sens que cela ne se peut exprimer, qu'en répondant : « Parce que c'était lui ; parce que c'était moi. »

Il y a au delà de tout mon discours, et de ce que j'en puis dire particulièrement, ne sais quelle force inexplicable et fatale, médiatrice de cette union. Nous nous cherchions avant que de nous être vus, et par des rapports que nous oyions l'un de l'autre, qui faisaient en notre affection plus d'effort que ne porte la raison des rapports, je crois par quelque ordonnance du ciel ; nous nous embrassions par nos noms.



lundi 26 janvier 2015

Me, myself and I

Celui-ci n'existe pas ...
... mais il m'a permis de découvrir celle-là ...


dimanche 25 janvier 2015

Heureuse !


Si tu savais, mon ami, à quel point tu enrichis ma vie ...
toutes les perspectives que tu lui donnes ... 

J'avais une jolie vie maintenant elle est belle ...
je me sens comblée, complète ...
Je ne ressens plus de manque, de vide, de peur... 

Je suis juste HEUREUSE...



samedi 24 janvier 2015

Printemps ...

Un peu de printemps dans ma cuisine ...
Patience ;-)

vendredi 23 janvier 2015

Patience ...

Tentative de définition
La patience serait la soeur cadette de la vertu de persévérance dont nous reparlerons, un autre jour. Elle permet de supporter dans le calme de l'esprit et du corps les désagréments et les malheurs de la vie. Elle accepte sereinement ce qui ne peut, dans l'immédiat, être changé. Les vibrionnants la confondent à tort avec la résignation et la passivité.
patience chatQualité discrète et humble, parfois même héroïque (voir le film tire-larmes Hatchi de Lasse Hallström, 2010), on la dit souvent plus efficace que la force. « Patience et longueur de temps font plus que force et que rage », dit une dosette de moraline signée Jean de La Fontaine. Non seulement supporte-t-elle les résistances dans un esprit paisible, mieux: elle affermit, de surcroît, le caractère de qui la pratique.
Active à sa manière, elle obtient le résultat désiré et parvient à ses fins en «donnant du temps au temps», disait un célèbre président français, en faisant confiance à la durée. C’est bien connu : «La patience énerve les impatients.» Ces derniers ignorent son antidote : «Tout vient à point à qui sait attendre.»

Une vertu démodée ?
Plus facile à dire qu’à faire dans un monde où règne la logique acquisitive de la société consumériste — «Toujours plus et plus vite» — où ses quidams, ses serials buyers, ses fashionistas dégainent leur carte de crédit plus vite que leur ombre et leur capacité de rembourser. Incapables de prendre leur mal d’acheter en patience, ils faillissent moralement, puis font financièrement faillite. Ont-ils seulement entendu parler de «simplicité volontaire», cette forme de sobriété patiente face aux irrassasiables désirs de possession des «choses» (Georges Perec) ?
patience méditationEn quête frénétique de leur satisfaction personnelle et immédiate, envers et contre tous, l'égocentrique et l'impulsif l'ignorent ou ne peuvent, à l’évidence, la pratiquer. Phénomène prévisible, ceux qui en sont dépourvus deviennent irritables et irritants, en pure perte d'ailleurs, pour eux-mêmes d’abord, et pour les autres – ce qui est pire. Leur compulsion dangereuse les fait agir avec précipitation, leur fait manquer de prudence et, comble de l'absurde, ne modifie en rien le cours des choses, risquant même de l'aggraver. « Perdre patience », c'est se perdre. Patienter, c'est gagner en se dominant.
La patience, vertu démodée, voire obsolète ? Car trop «inactuelle», dirait Nietzsche ?
Serge Provost, professeur de philosophie  

jeudi 22 janvier 2015

Magie

"affirmer le collectif, la prouesse, l’écoute et la confiance des corps comme un acte de résistance joyeux et poétique."



IL N'EST PAS ENCORE MINUIT
Quoi de plus naturel que de repartir sur une aventure collective.
On a déjà le moule, on y change les ingrédients, mais la nature reste la même, l'envie intacte.
Il s'agit en fait de voir s'il est encore possible de trouver du sable dans le désert, d'explorer ensemble les pistes acrobatiques et de se perdre sur les chemins qui ne mènent pas à Rome.
Il s'agit surtout de faire ce que l'on aime; faire atterrir de grands oiseaux aux envergures de concordes sur des aéroplanes boisés.
Porter à bras-le-corps ce qui nous unis, la magie du faire ensemble...
Cette joie n'est pas essoufflée, ni les corps éreintés, la fête bat son plein.
Minuit approche...
C'est bientôt l'heure.

http://ciexy.com/telecharger/INEPEM-dossier.pdf

“Chacun a sa place comme un postulat,
chacun trouve sa place son endroit juste au sein du collectif,
chacun prend sa place il ne suffit pas de la trouver, encore faut-il la prendre”

Encore une histoire de place ;-)

mercredi 21 janvier 2015

Moonfleet


Il y a toujours du brouillard à Moonfleet ...



mardi 20 janvier 2015

Médusé ou ... perplexe ?



Expression française définissant une personne à l'état d'extrême stupéfaction ou qui a peur.
Synonymes : abasourdi, estomaqué, stupéfait, ahuri, interdit, stupéfié, ébahi, interloqué, suffoqué, époustouflé, pétrifié



Qui ne sait quel parti prendre ou quel jugement former.
Synonymes : embarrassé, incertain, indécis, irrésolu


lundi 19 janvier 2015

Ce fait que cet ami est votre ami...


"Je prendrai, dans les yeux d'un ami, ce qu'il a de plus chaud, de plus beau et de plus tendre aussi.

Qu'on ne voit que deux ou trois fois durant toute une vie et qui fait que cet ami est votre ami...
"

(Jacques Brel)



dimanche 18 janvier 2015

Offertoire

Je concluerai une alliance avec toi,
Tu as du prix à mes yeux.
Je t´aime tel que tu es,
J´ai soif de toi,
J´ai soif de ton amour.
Je concluerai une alliance avec toi,
Viens à moi,
J´ai soif de toi.

Jour et nuit je me tiens à la porte, et je frappe,
Jour et nuit, silencieux invisible,
Même quand tu ne m´écoutes pas, je suis là,
Même quand tu doutes je viens à toi.
Ne crains pas, ne crains pas,
Je te connais, j´ai soif de toi !



J’ai découvert ce chant à la messe ce matin, je ne l’avais jamais entendu … J’ai souri car ce sont plutôt des paroles qu’on adresse à son amoureux ou à un ami spécial ;-)


samedi 17 janvier 2015

vendredi 16 janvier 2015

Mes cocoonings


Friendship cocooning
‎Une soirée complice avec son ami-om 
... 
s'abandonner tout contre lui avec confiance ...
entendre sa voix confier des secrets ...











Lover cocooning
Nuit... contact... déclic... chut ;-)










Home Cocooning

‎Famille
+plateau repas
+tous serrés les uns contre les autres
+séance ciné sur le canapé


Self cocooning
Des dizaines de possibilités... 
la plus sage et la moins chère quand je suis seule à la maison :
 m'allonger sur mon lit en travers, 
fermer les yeux et écouter le silence de la maison

jeudi 15 janvier 2015

mercredi 14 janvier 2015

Thème de la semaine ;-)


J'ai découvert la fable de Florian Le vacher et le garde-chasse : 
Colin part à la chasse pour remplacer un garde-chasse fatigué, il lui confie la garde des vaches, mais au retour, le bilan est désastreux :   le garde-chasse s'est endormi, son chien a été blessé  par Colin et les vaches se sont envolées.
Moralité : chacun son métier, les vaches seront bien gardées ! ... Etrange écho de nos échanges récents ...

mardi 13 janvier 2015

lundi 12 janvier 2015

Délices de la lecture

Délices de la lecture - VAL
"J'exprime l'évasion de l'esprit par la lecture, le bonheur du voyage par l'esprit, l'ouverture tranquille sur le monde derrière des pages"


dimanche 11 janvier 2015

Misanthrope

Molière, Le Misanthrope


Philinte
  Vous voulez un grand mal à la nature humaine !

Alceste
   Oui, j' ai conçu pour elle une effroyable haine.

Philinte
   Tous les pauvres mortels, sans nulle exception,
seront enveloppés dans cette aversion ?
Encore en est-il bien, dans le siècle où nous sommes...

Alceste
   Non : elle est générale, et je hais tous les hommes :
les uns, parce qu' ils sont méchants et malfaisants,
et les autres, pour être aux méchants complaisants,
et n' avoir pas pour eux ces haines vigoureuses
que doit donner le vice aux âmes vertueuses.
De cette complaisance on voit l' injuste excès
pour le franc scélérat avec qui j' ai procès :
au travers de son masque on voit à plein le traître ;
partout il est connu pour tout ce qu' il peut être ;
et ses roulements d' yeux et son ton radouci
n' imposent qu' à des gens qui ne sont point d' ici.
On sait que ce pied plat, digne qu' on le confonde,
par de sales emplois s' est poussé dans le monde,
et que par eux son sort de splendeur revêtu
fait gronder le mérite et rougir la vertu.
Quelques titres honteux qu' en tous lieux on lui donne,
son misérable honneur ne voit pour lui personne ;
nommez-le fourbe, infâme et scélérat maudit,
tout le monde en convient, et nul n' y contredit.
Cependant sa grimace est partout bienvenue :
on l' accueille, on lui rit, partout il s' insinue ;
et s' il est, par la brigue, un rang à disputer,
sur le plus honnête homme on le voit l' emporter.
Têtebleu ! Ce me sont de mortelles blessures,
de voir qu' avec le vice on garde des mesures ;
et parfois il me prend des mouvements soudains
de fuir dans un désert l' approche des humains.

Philinte
   Mon Dieu, des moeurs du temps mettons-nous moins en peine,
et faisons un peu grâce à la nature humaine ;
ne l' examinons point dans la grande rigueur,
et voyons ses défauts avec quelque douceur.
Il faut, parmi le monde, une vertu traitable ;
à force de sagesse, on peut être blâmable ;
la parfaite raison fuit toute extrémité,
et veut que l' on soit sage avec sobriété.
Cette grande roideur des vertus des vieux âges
heurte trop notre siècle et les communs usages ;
elle veut aux mortels trop de perfection :
il faut fléchir au temps sans obstination ;
et c' est une folie à nulle autre seconde
de vouloir se mêler de corriger le monde.
J' observe, comme vous, cent choses tous les jours,
qui pourroient mieux aller, prenant un autre cours ;
mais quoi qu' à chaque pas je puisse voir paroître,
en courroux, comme vous, on ne me voit point être ;
je prends tout doucement les hommes comme ils sont,
j' accoutume mon âme à souffrir ce qu' ils font ;
et je crois qu' à la cour, de même qu' à la ville,
mon flegme est philosophe autant que votre bile.

Une nouvelle représentation de cette pièce à la comédie française avec une mise en scène sobre et des acteurs jeunes et fougueux ... un régal ... cette fois-ci, j'ai l'impression de vraiment comprendre le texte et je l'apprécie particulièrement ... une affaire de disposition d'esprit ... ce n'est plus la même pièce que l'an dernier qui m'inspire un trouble misanthrope ... cette année, je me sens davantage Philinte qu'Alceste !

samedi 10 janvier 2015

vendredi 9 janvier 2015

jeudi 8 janvier 2015

Votre ami est vos aspirations comblées ...

Khalil Gibran, Le Prophète


Votre ami est vos aspirations comblées.
Il est le champ que vous ensemencez avec amour et moissonnez avec gratitude.
Il est votre table, votre foyer.
Car vous venez à lui avec votre faim et vous le recherchez pour trouver la paix.

Lorsque votre ami vous confie le fond de sa pensée, vous ne craignez pas le « non » dans votre esprit et vous ne retenez pas le « oui ».
Et lorsqu’il est silencieux, votre coeur ne cesse d’être à l’écoute du sien;
Car en amitié, toute pensée, tout désir, toute attente naissent et se partagent sans mots et avec une joie discrète.

Lorsque vous quittez votre ami, vous n’êtes pas attristés;
Car ce que vous chérissez le plus en lui peut s’éclaircir en son absence, comme les sommets apparaissent plus clairement au yeux du montagnard qui les contemple de la plaine.
Qu’il y ait d’autres motifs à l’amitié qu’un appronfondissement de l’esprit;
Car un amour en quête d’un autre but que la révélation de son mystère n’est pas de l’amour, mais un filet jeté sur l’eau, seul l’inutile est pris.

Que le meilleur de vous-même soit pour votre ami.
S’il doit connaître le reflux de votre marée, qu’il en connaisse aussi le flux.
Qu’est donc votre ami pour que vous le recherchiez afin de tuer les heures ?
Toujours recherchez-le avec des heures à vivre.
Car il lui appartient de combler vos aspirations mais non votre vide.

Qu’il y ait du rire dans la douceur de l’amitié et un partage des plaisirs.
Car c’est dans la rosée de choses modestes que le coeur trouve son matin et sa fraîcheur.


mercredi 7 janvier 2015

mardi 6 janvier 2015

Apprivoiser ...

Antoine de Saint-Exupéry, Le petit prince

Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé.
Ah! pardon, fit le petit prince.
Mais, après réflexion il ajouta:
Qu’est-ce que signifie "apprivoiser" ?
C’est un chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie créer des liens...
Créer des liens?
Bien sûr, dit le renard. Tu n’est encore pour moi qu’un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n’ai pas besoin de toi. Et tu n’as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde...
Je commence à comprendre, dit le petit prince. (...)
Mais le renard revint son idée:
Ma vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent. Toutes les poules se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. Je m’ennuie donc un peu. Mais, si tu m’apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m’appellera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde! Tu vois, là-bas, les champs de blé? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c’est triste! Mais tu as des cheveux couleur d’or. Alors ce sera merveilleux quand tu m’auras apprivoisé! Le blé, qui est d’or, me fera souvenir de toi. Et j’aimerai le bruit du vent dans le blé...
Le renard se tut et regarda longtemps le petit prince:
Sil te plat... apprivoise-moi! dit-il.
Je veux bien, répondit le petit prince, mais je n’ai pas beaucoup de temps. J'ai des amis découvrir et beaucoup de choses à connaître.
One ne connaît que les choses que l’on apprivoise, dit le renard. Les hommes n’ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n’existe point de marchands d’amis, les hommes n’ont plus d’amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi!
Que faut il faire? dit le petit prince?
It faut être très patient répondit le renard. Tu t’assoiras d’abord un peu loin de moi, comme ça, dans l’herbe. Je te regarderai du coin de l’oeil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t’asseoir un peu plus prés... (...)
Ainsi le petit prince apprivoisa le renard. Et quand l’heure du départ fut proche:
Ah! dit le renard... Je pleurerai.
C’est ta faute, dit le petit prince, je ne te souhaitais point de mal, mas tu as voulu que je t’apprivoise...
Bien sûr, dit le renard.
Mais tu va pleurer! dit le petit prince.
Bien sûr, dit le renard.
Alors tu n’y gagnes rien!
J’y gagne, dit le renard, à cause de la couleur du blé.

lundi 5 janvier 2015

Projection ;-)

Elaine Sturtevant - Gober Partially Buried Sinks, 1997






Pourquoi ai-je pensé tout particulièrement
à nous au détour de l'exposition Décennie
(sur les années 90) devant cette installation ?

dimanche 4 janvier 2015

Un peu de lenteur ...

Par Timothée de Fombelle

L'été durait une vie entière. Je me souviens que lorsque je quittais la ville pour partir en grandes vacances, je laissais derrière moi toute notion du temps. L'année scolaire s'était refermée. L'été devenait une sorte d'archipel sans début et sans fin. Je ne planifiais rien. Il suffisait de s'écrouler le soir avec le soleil et de repartir le matin, à l'aventure.
Aujourd'hui, je trouve de plus en plus difficile de s'arrêter. Sans être bien vieux, je me dis parfois que ce doit être l'âge ... Avec les années, la pente semble déjà forte, et les freins bien usés. Mais en cherchant les vraies raisons, je réalise que c'est plutôt la machine du temps qui s'emballe. Le rythme de la vie, des transports, des communications crée un appel d'air auquel il est difficile de résister. A la vitesse où l'on va, impossible d'apercevoir ceux qui ne sont pas dans ce mouvement, tous ceux qui avancent plus lentement. Ce ne sont que des visages flous, sur le côté.
Même la torpeur de l'été peine à nous arrêter.
Il y a deux semaines, je revenais seul en train de Sarrebruck. Longeant une autoroute, je vois un panneau annonçant Paris à 150 kilomètres. Je me jette sur mon téléphone et envoie un message chez moi : J'ARRIVE.
Je prends alors conscience qu'une diligence aurait mis deux jours pour ce reste de trajet. Avec mon train rapide, je pouvais être à Paris une demi-heure plus tard. J'allais donc me réjouir de ce progrès qui nous autorise à nous rendre en Allemagne pour la journée et à revenir aussitôt, de cette époque qui permet de compresser tant d'expérience dans si peu de temps, lorsque tout à coup j'aperçois une fumée étrange par la vitre.
Un instant plus tard, le train s'arrête.
Nous sommes en pleine campagne. Un champ de peupliers s'étend jusqu'à un petit bois. Le ciel est sombre. Quelques minutes passent. Une voix nous demande de descendre. Des échelles ont été mises devant les portières. On se disperse joyeusement dans l'herbe. Mon wagon continue de fumer.
Nous sommes restés là 3 heures. C'est un souvenir inoubliable. Comment raconter la petite fille qui improvisa un air de clarinette devant les trois cents passagers, l'orage qui nous obligea à nous réfugier sous un pont, les applaudissements délirants quand un jeune allemand traduisait les consignes des pompiers français ?
Trois heures. Trois heures à ne rien faire. Personne n'a pensé à se plaindre. On était bien. On parlait. On regardait les gens. Le train s'était arrêté dans sa course folle et la lenteur du temps reprenait sa place.
Lorsque je suis arrivé à Paris, je me suis rappelé les retours en pleine nuit après les longues vacances d'été. J'avais l'impression d'être le petit garçon endormi au fond de la voiture et qui entend, quand s'arrête le moteur de la voiture :
- On est arrivés à la maison. Réveille-toi, l'école reprend demain .

samedi 3 janvier 2015

vendredi 2 janvier 2015

jeudi 1 janvier 2015